Interview de Patrice Wallet de GRACE-Aqui et Yohann Couvant de l’Incubateur H24

Vidéo de l’interview :

Patrice Wallet de GRACE-Aqui et Yohann Couvant de H24 (Interview Vidéo)

Le Podcast Radio de l’interview est disponible en bas de page

Qu’est-ce qu’Incubateur H24 ?

RLP 102.3, ainsi qu’optimisation d’entreprise aujourd’hui avec Patrice Wallet de GRACE-Aqui, cabinet de consultants pour conseils aux entreprises de Nouvelle-Aquitaine, et Yohann Couvant de H24, l’incubateur H24. Messieurs, merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez nous présenter rapidement H24? Qu’est-ce que H24? Qu’est-ce qui se passe exactement ici?

Alors : l’incubateur H24 est une structure d’accompagnement à la création de l’entreprise innovante qui a été lancée il y a maintenant presque quatre ans sur la Dordogne, à Périgueux même, dans le centre-ville, par les grandes entreprises de Dordogne qui se sont réunies et qui ont souhaité lancer une action collective pour fabriquer des start-up, tout simplement, en Dordogne.

D’accord. Donc, vous accueillez des gens qui veulent lancer leur projet et qui ont des projets innovants. J’ai lu sur le site web que l’incubateur H24 accompagne les porteurs de projets innovants de l’idée jusqu’à la première levée de fonds. Je suis porteur d’une idée. Qu’est-ce que je fais? Je viens vous voir, et qu’est-ce qui se passe?

Alors vous venez nous voir, on discute déjà au préalable pour qu’on puisse identifier avec vous si vous avez besoin de nous, et puis pour qu’on identifie si vous avez besoin de nous également, on regarde le projet que vous souhaitez mettre en place, l’idée… Est-ce que c’est une idée avec un potentiel économique? Est-ce que vous avez du temps pour être accompagné? Est-ce qu’il y a un caractère innovant dans le projet? Et à partir de là, on définit si on a envie de travailler l’un avec l’autre. Nous, on vous propose aussi un programme d’accompagnement, donc vous pouvez être en ligne avec ce qu’on vous propose. On a des temps collectifs, des temps individuels et des temps de réseautage. Des temps collectifs qui visent toutes les semaines à avoir un de nos experts qui intervient vis-à-vis de l’ensemble des porteurs de projets pour les accompagner sur les différents stades de création d’un projet innovant. Donc on travaille essentiellement trois piliers, le marketing, ensuite on prototype une application ou un site internet innovant. Donc on a des équipes en développement web qui permettent de travailler un prototype fonctionnel, on l’expérimente et ensuite à partir de là, si les signaux sont ouverts, on développe un modèle économique, un business plan et on va chercher des financements avec le porteur de projet pour qu’il puisse avoir les moyens de se lancer à proprement parler.

D’accord. Alors en fait, j’ai un projet, je viens vous voir, vous allez évaluer mon projet, vous allez regarder ses mobilités économiques, vous allez m’assister au niveau de la communication, du marketing, administratif et qu’est-ce que vous demandez en échange?

Alors effectivement, comme vous le disiez, on vous aide sur tous les plans de la création d’un projet. Alors, ce ne sont pas forcément les mêmes besoins que l’on peut avoir. On identifie avec le porteur de projet ce qui est intéressant : « Est-ce que, de mon idée, on peut en faire un business? ». Donc ça, c’est un élément déjà important et déjà sur cette phase-là, parfois les porteurs de projets sont résignés à se dire finalement j’ai une bonne idée mais pour la traduire en business, c’est un peu compliqué, je ne trouve pas un modèle. Ou je pensais que ça allait marcher parce que moi, j’avais un besoin, j’identifiais un besoin et puis ce n’est pas forcément partagé au travers de mon étude de marché. Donc là, il peut y avoir un peu de perte. Et puis au fil de l’eau, les projets ne vont pas tous au succès parce que pour moitié des porteurs de projet, on a des personnes qui sont encore salariées. C’est-à-dire qu’il faut se libérer du temps pour penser, avoir de l’énergie à se lancer dans un nouveau projet où on ne sait pas encore si ça va être intéressant pour la suite de sa carrière. Donc il n’y a pas que des succès mais en tout cas, on accompagne les porteurs de projets au rythme qui est le leur. Donc c’est vraiment du sur-mesure. Ce qu’on attend en retour, on veut la disponibilité, un petit peu, parce que si vous n’êtes pas disponible, ça va être compliqué pour nous de vous accompagner. Donc l’idée, c’est que vous puissiez suivre un minima avec quelques ateliers collectifs bien entendu, notamment ceux vers qui vous avez un manque.

Est-ce que vous prenez des parts dans la structure? Est-ce que vous facturez des services?

Alors le deal qui est au départ, c’est que pour que vous puissiez rentrer dans l’incubateur, il faut postuler. Si on est d’accord, après, on signe un contrat. Le contrat dit qu’effectivement, il y a une rétribution à avoir. Donc vous payez un loyer chaque mois qui coûte 200 euros par mois. Donc le porteur de projet qui souhaite être accompagné paye 200 euros par mois à l’incubateur H24 auquels se rajoute une contribution de nos partenaires. Donc vous, c’est vraiment le reste à charge. On a deux partenaires que sont le Crédit Agricole, donc la caisse régionale Charente-Périgord paye en plus de vos 200 euros à l’incubateur un loyer complémentaire pour garantir un accompagnement efficace. Et puis on reçoit aussi un soutien financier de la région Nouvelle-Aquitaine au travers de son service Startup qui, par son appui, permet aussi d’accélérer la création de startups en Nouvelle-Aquitaine et prioritairement en Dordogne. Et il ouvre tout son règlement d’intervention puisque la région finance aussi et accompagne la création de startups. Donc on a deux partenaires financiers, mais le reste à charge, c’est seulement 200 euros par mois pour bénéficier de locaux. On a 800 m² en plein cœur de Périgueux qui permet aux porteurs de projets n’importe quand dans la semaine de venir, de profiter des espaces bureaux fermés, bureaux ouverts, de profiter de l’accompagnement et puis de réseautage puisque chaque mois, on a des événements qui permettent de se mettre en connexion avec des chaînes d’entreprise, des chaînes d’établissement, des collectivités locales et donc de gagner du temps pour la suite de son projet.

H24, Incubateur Dordogne

Les levées de fond, les partenaires

Donc en fait, pour résumer, j’ai un projet innovant. Je viens vous voir. J’ai droit à une évaluation personnalisée. Et si je rentre le dispositif, pour 200 euros par mois, j’ai accès aux bâtiments, aux salles de réunion pour recevoir mes clients, pour avoir une adresse et un accompagnement sur tout le reste. C’est ça?

Exactement.

D’accord. Donc je vois que vous avez encadré 42 startups, créé 19 emplois et 4,6 millions d’euros en levées de fonds. Comment est-ce qu’on fait une levée de fonds?

Expliquez-nous un peu cette chose-là. C’est un truc un peu magique. On entend parler de Business Angel et autres. Comment je fais, par exemple, moi, pour venir ici faire une levée de fonds? Comment ça marche?

Alors les 4,6 millions qu’on a levés depuis 3 ans et demi, ce sont en fonds publics et en fonds privés. À l’intérieur de ça, on a des subventions publiques. Il y a une bonne part de subventions publiques qu’on va aller chercher dans cet esprit de création et d’innovation. Ensuite, on a la dette bancaire. Et puis ensuite, on a des Business Angel. Donc les Business Angel,c’est ce qu’on appelle la levée de fonds. Et la levée de fonds, en fait, nous, on est en train de construire un réseau de dirigeants ou d’anciens patrons ou d’anciens salariés qui ont envie, qui ont des moyens pour mettre des tickets dans des startups locales. On en fait une d’ailleurs la semaine prochaine avec une de nos startups qui s’appelle Runners et qui a un besoin de financement de 500 000 €. Et on accompagne pour qu’elle aille chercher 350 000 € avec des investisseurs locaux de Dordogne, auxquels se rajoutera une aide de la BPI, la Banque Publique d’Investissement, à hauteur de 150 000 €. Donc on accompagne des levées de fonds. Et donc ça se passe comment? Ça veut dire qu’il faut bien travailler déjà son projet parce qu’il faut être convaincant vis-à-vis de gens qui vous confient de l’argent. Donc c’est comme un banquier. Il faut y croire. Et s’ils mettent de l’argent et que ça ne marche pas, ils perdent de l’argent. Donc il faut les convaincre et il faut leur raconter au travers d’un pitch deck. Donc c’est l’histoire de son entreprise et là où on veut aller. Et les rassurer sur le fait qu’il y a bien un marché, que vous aurez potentiellement des clients. Vous avez un produit qui est différentient, un bon positionnement, un caractère innovant. Et comment voyez l’avenir, comment vous allez vendre un service à quelqu’un? Comment ça va fonctionner? Et si vous êtes convaincant, possiblement on a des investisseurs qui sont prêts à mettre des tickets de 10, 20, 50, 100 000 euros dans votre start-up.

GRACE-Aqui, cabinet de consultants

La Dordogne pour lancer des Start-Up

Quel est le pourcentage de réussite quand on vient vous voir?

On n’a pas fait ces calculs-là.

Depuis combien de temps H24 existe?

Un peu plus de 3 ans et demi.

Un peu plus de 3 ans. Vous avez donc un regard sur 42 start-ups. Il y en a combien qui fonctionnent?

Même un peu plus maintenant. On va dire qu’une sur deux arrive à aller chercher des financements pour bien se financer et bien exécuter son projet.

Ils ont bien été évalués parce que c’est supérieur au taux de réussite naturel lorsqu’on crée une société. Je crois qu’on est à 20 ou 30 % de passage en 3 ans en France. Là, vous pouvez monter à 50 %. Quel regard vous avez sur l’économie de Dordogne?

Est-ce qu’il y a de la place en Dordogne pour le business agile, pour les start-ups? Parce qu’on n’est pas à Paris, on n’est pas à Montpellier, on n’est pas associé à Sophia Antipolis, on est en milieu rural. Est-ce qu’il y a de la demande et est-ce qu’il y a de l’offre?

Alors cette question, la réponse, c’est oui. Il y a une place en Dordogne. Moi, je viens de la région parisienne. Et justement, quand on est en région parisienne ou à Bordeaux, c’est compliqué de créer une entreprise parce qu’autour de vous, il y en a plein qui veulent faire de la création d’entreprises et de la start-up. Ce qui veut dire que quand vous allez à des guichets qui sont la banque publique d’investissement, la région, des business angles, il faut savoir les identifier et puis il faut faire la queue parce qu’il y a beaucoup de monde. La chance qu’on a en Dordogne, c’est qu’il y a beaucoup moins d’entreprises en création, il y a moins de start-ups, mais par contre, tout le monde se connaît. Donc c’est un argument pour nous, l’incubateur, d’attirer les projets qui ne sont pas de Dordogne. Donc on a des start-ups. On était sur un projet sur deux qui était exogène à la Dordogne, on est maintenant sur un sur trois. On a des projets qui sont de la Gironde, de Paris, on en a eu de Montpellier qui viennent ici parce qu’il y a un meilleur environnement pour créer l’entreprise. Pourquoi? Parce que c’est plus facile de trouver des partenaires car quand on se lance à la création, on peut avoir une idée, par contre, on ne le fait jamais tout seul. Donc il faut trouver des bons partenaires avec qui on puisse expérimenter, tester, trouver des financements. Et le fait d’être en Dordogne, justement, on joue sur la carte sensible. On a, nous, des contacts faciles auprès de chefs d’entreprises, auprès de collectivités, auprès des services de la préfecture, d’associations locales. On a eu des projets vraiment touchant tout public. Et donc avec le département, avec la région, tout un tas d’institutions, c’est facile de prendre un coup de téléphone, d’appeler, de se dire « tiens, on a une start-up, elle veut proposer une solution dans tel univers, on a besoin de vous ». C’est facile. Chose qui est impossible à Bordeaux parce que quand on est au contact dans l’univers du tourisme par exemple, l’Office du tourisme de Bordeaux, c’est compliqué d’avoir un rendez-vous avec le directeur ou le comité départemental. Nous, c’est très facile. Donc c’est facile d’expérimenter, de se lancer en Dordogne. On joue là-dessus. Et puis un autre positionnement qu’on a pris, c’est d’être très bon dans l’accompagnement marketing et dans l’aspect développement web puisque dans beaucoup d’incubateurs en France, on prend les projets assez matures, moins au stade de l’idée. Donc nous, on a tous cette panoplie d’accompagnement marketing pour bien identifier s’il y a du business au travers d’une étude de marché. Et puis surtout, le développement web, on l’internalise. C’est-à-dire que quand vous payez vos 200 € par mois, on vous aide à fabriquer avec des gens qui travaillent là-dessus et on vous fabrique votre prototype. C’est dans le cadre de l’accompagnement. Chose qui n’est pas du tout faite dans beaucoup d’incubateurs, notamment sur Bordeaux, où on vous accompagne, on vous aide à faire un beau cahier et des charges. Et puis après, c’est libre à vous de trouver une agence qui va fabriquer. Et là, il y en a pour quelques milliers d’euros. Donc ça, c’est des positionnements qu’on a pris ici pour être intéressant pour des startups et surtout attirer des startups à venir en Dordogne si elles ne l’étaient pas.

D’accord. Donc Yoann, Yoann Couvant de H24. Si j’ai bien compris, on va compenser l’absence de meetup et de networking par du réseautage relationnel en milieu rural via H24.

Exactement. On est un accélérateur de projets. Et par ailleurs, effectivement, on a quand même ce réseau d’experts dont Patrice et GRACE-Aqui fait partie. Donc on s’appuie sur des expertises puisque moi, en tant que startup manager avec ma collègue Laura, on est des généralistes. On essaie de créer de la cohérence dans le parcours d’accompagnement. Et puis on s’appuie après sur des expertises, propriété intellectuelle, développement économique, marketing, growth hacking, financement. Et voilà. Donc on a besoin de ces expertises. Donc merci à GRACE-Aqui d’être partenaire de l’incubateur.

PatriceWallet-XavierCarteret-RemiPlenier

Grace-Aqui, consulting senior pour accompagner les entreprises

Patrice Wallet. Patrice Wallet de GRACE-Aqui. Bonjour 🙂 Qu’est-ce que GRACE-Aqui?

Alors GRACE-Aqui, c’est un regroupement de consultants, d’experts, tous seniors, tous spécialisés dans leur domaine, qui vont apporter leur savoir aux entreprises, que ce soit des entreprises en création, en développement ou des entreprises déjà très structurées, mais qui n’auraient pas dans leur codire un RH, un directeur financier, un directeur commercial ou des expertises qui, par rapport à la taille de l’entreprise, ne justifient pas d’avoir un collaborateur cadre à leur côté en permanence.

C’est-à-dire qu’en fait, on va apporter de l’expérience, de l’expertise, de la maturité dans des projets qui débutent.

Qui débutent ou des projets qui sont lancés dans une entreprise et qui méritent une expertise ponctuelle sur un besoin ponctuel de l’entreprise. Alors je peux vous prendre quelques exemples. Si on parle de commerce, ça peut tout à fait être une entreprise qui lance de nouveaux produits, de nouveaux services ou qui a besoin de se développer par exemple sur le web alors qu’elle avait un développement plus physique, plus traditionnel. Ça peut être des entreprises qui ont besoin aussi de croissance externe, de racheter d’autres entreprises et qui n’ont pas la compétence en interne pour des spécialistes pour faire ce genre d’opérations. Donc nous, dans notre regroupement de GRACE-Aqui, on va avoir des experts commerce – ça, c’est moi qui m’en occupe – RH, financiers, reprise, cession d’entreprise, communication, production dans le monde industriel. Et donc ces personnes-là vont pouvoir intervenir ponctuellement sur des missions que ce soit du conseil pur, ou que ce soit aussi de l’accompagnement dans le temps.

D’accord. En fait, GRACE-Aqui ne travaille pas exclusivement avec H24 mais travaille aussi avec H24.

Bien sûr.

Et au départ, l’ADN de GRACE-Aqui, c’est de la formation, du consulting, du conseil, de l’accompagnement.

Tout à fait. Et donc on s’est rapprochés de H24 il y a 3 ans de ça parce que c’était le premier incubateur de Dordogne. Et pour nous, en tant que seniors, c’est – j’ai envie de dire – un plaisir de pouvoir accompagner des jeunes qui se lancent, qui sont au stade de l’idée et qui ont besoin là, pour le coup, de toutes les compétences pour avancer.

D’accord. Et c’est vous aussi, je crois, qui organisez régulièrement des manifestations, des événements en Dordogne pour les entrepreneurs, pour les accompagnements en levée de fonds, pour ce genre de choses?

Bien sûr, oui. Bien sûr, bien sûr… Donc on a différents événements. En ce moment, on fait depuis déjà 2 mois… D’ailleurs, dans les locaux de H24, on propose de recevoir les chefs d’entreprise sous des formats courts de 45 minutes, la plupart du temps en tête-à-tête. Ce n’est pas des regroupements de chefs d’entreprise. On veut trouver des chefs d’entreprise qui viennent nous voir pour travailler sur leurs problématiques, sur des thématiques diverses et variées comme celles que j’ai citées, qui peuvent être reprises d’entreprise, qui peuvent être développement commercial, qui peuvent être recrutement, qui peuvent être aussi sur les impayés, sur le recouvrement. Donc toutes les thématiques importantes aux chefs d’entreprise, on les reçoit. Et on met en face un consultant expert pour pouvoir discuter, échanger sur leur domaine.

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Les années noires de l’économie, mais des atouts locaux

Est-ce que la Dordogne, c’est bien pour entreprendre, messieurs, au niveau du secteur, de l’économie, des politiques, de l’environnement? Est-ce que c’est un endroit où il faut venir créer, la Dordogne, c’est fertile?

Alors je peux vous en parler parce que je fais aussi partie du Dordogne Business Club, qui est un club d’entreprise qui fédère sur tout le département les chefs d’entreprise pour, encore mieux, qu’ils se connaissent, créer des événements et créer des points de contact pour que les périgourdins, les chefs d’entreprise, apprennent à bien se connaître pour, encore mieux, travailler ensemble. Et oui, c’est un département formidable, parce que c’est un département – on peut le dire – qui ne fume pas, qui n’a jamais fumé. On n’est pas un département industriel. On n’est pas un département économiquement puissant. Et donc pour s’en sortir, on a cet esprit, cette volonté de fédérer et d’être fort à plusieurs. Et on le voit à tous les niveaux du département, que vous le preniez au niveau de la CCI, que vous le preniez au niveau d’autres institutions comme Périgord Initiatives, Initiatives Périgord, l’incubateur. Il y a beaucoup beaucoup d’organisations qui sont là pour regrouper et aider les porteurs de projets et les entreprises qui veulent s’implanter ou se développer.

Comment se porte l’économie en Dordogne, actuellement, messieurs? D’après vous, le Covid est passé par là. Il faut maintenant rembourser les emprunts d’État. Il y a une hausse de l’énergie. Ça se passe comment pour les gens que vous voyez, que vous suivez actuellement? Est-ce que c’est une bonne période? Est-ce qu’il y a des bonnes perspectives? Est-ce que c’est difficile?

C’est très compliqué, bien évidemment, comme tout le territoire, comme toute la France, comme toutes les entreprises françaises. C’est très compliqué. On a rarement connu des époques où les crises se succèdent les unes derrière les autres. On passe d’une crise sanitaire à une crise de l’environnement, une crise économique…

Après une crise sociale…

Après une crise sociale… Donc on peut dire que là, on est en train de vivre les années noires, je dirais, quelque part, de notre société. Alors comment on se débrouille en Dordogne par rapport aux autres départements? Je ne parlerai pas des autres départements, parce que je vis essentiellement et travaille en Dordogne. Je sais qu’en Dordogne, justement, le fait qu’on soit beaucoup moins nombreux qu’en Gironde, beaucoup moins nombreux que d’autres départements fait que les chefs d’entreprise se soudent encore plus qu’avant, c’est-à-dire se réunissent encore plus et essayent de se fédérer, de trouver des solutions ensemble. Et on a énormément d’exemples dans ce domaine, que ce soit dans l’industrie, que ce soit dans l’artisanat, que ce soit dans l’entreprise de service. On tente, comme tout le monde, j’ai envie de dire, à tenir le cap de nos navires. Et on a nos bases, on a nos ports sur lesquels on sait où on peut être à l’abri et sur lesquels on peut justement ressourcer, reprendre de la ressource pour pallier à tous les obstacles qu’on est en train de tous vivre. Donc on n’est pas plus intelligents que les autres, bien évidemment, mais je pense qu’on est peut-être un peu plus forts et un peu plus fédérés que dans d’autres départements.

En complément, effectivement, il y a un gros souci qui arrive, c’est le financement des entreprises, parce qu’on sent que c’est un peu plus compliqué que les mois précédents de se financer ou se réfinancer. Et puis par contre, par temps de crise, il y a des difficultés qui arrivent sur le plan énergétique. Donc ça incite à investir et à trouver des solutions, justement. Et l’innovation pour les entreprises, c’est important, parce qu’il faut trouver de nouvelles solutions pour penser l’avenir. Et ce sont aussi des opportunités pour les entreprises d’aller chercher des nouveaux marchés, d’améliorer leur productivité ou de trouver des nouveaux moyens pour s’engager dans l’économie circulaire, pour moins dépenser d’argent dans la gestion des déchets, gérer davantage l’énergie. Donc nous, on a quelques projets en ce sens. Et c’est vrai que c’est des difficultés. Mais les difficultés, il faut les voir aussi comme des moments où il faut sortir plus fort de tout cela.

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Les grands axes du futur en Dordogne

Alors c’est excellent. C’était des questions que je voulais poser juste après. C’était 1 : Comment on pivote et on s’adapte en situation de crise, de difficultés? Situation de crise, difficultés qui créent forcément des opportunités aussi et des nouvelles directions. Vous avez commencé à le dire. On s’adapte par le collectif, par l’entraide, par l’optimisation, je suppose, aussi. Et à votre avis, quels sont les grands axes économiques du futur de demain en Dordogne? Quels sont les projets dont le département aurait besoin? Quels sont les espaces à prendre aujourd’hui?

Alors le département au plus grand, ou à un échelon plus important, parce que l’économie se fait à l’échelle régionale, donc c’est la Nouvelle-Aquitaine qui a la compétence économie et qui fixe aussi des grandes priorités, et avec elle, les moyens financiers de les accompagner au-delà de l’État. Et donc effectivement, les grandes priorités de la région, l’innovation est un pôle très important. Il pousse également sur la sobriété et les grandes transitions, qu’elles soient écologiques, environnementales, sociales. Et donc les entreprises, il faut qu’elles bougent, il faut qu’elles soient en mouvement et qu’elles cherchent toujours à améliorer leur quotidien, moins de déchets, comme on le disait, une meilleure utilisation de l’existant. Et il y a des financements pour les accompagner là-dessus. Donc c’est ce qui va tirer également, parce que quand on veut changer et bouger, c’est soit on a l’autofinancement pour le faire, soit on s’appuie sur la force publique qui donne un chemin et les financements qui vont avec.

Les financements aujourd’hui, si j’ai bien compris, c’est l’écologie et la transition numérique ?

La transition, la sobriété numérique qui commence à prendre de plus en plus de place. Et puis la feuille de route de la Nouvelle-Aquitaine, c’est Néoterra qui est une feuille de route qui dit les transitions environnementales, écologiques essentiellement, énergétiques. Et donc les financements vont être conditionnés de plus en plus à aller vers plus de vertus, on va dire.

Et que dit le consultant expert, senior en économie au niveau local? Quels seraient les projets à porter aujourd’hui?

Les projets sont bien portés aujourd’hui parce que nous sommes un département qui n’avons pas le luxe de pouvoir être sélectif.

Mais je veux dire quelles seraient les idées qui pourraient rencontrer du succès aujourd’hui, dont on a besoin? Si vous, vous devriez lancer un projet demain, qu’est-ce que vous lanceriez?

Je vous répondrais la même chose, très honnêtement. Tous les projets peuvent se créer et se développer sur notre département. Parce qu’on a oublié de citer – ou peut-être qu’on ne l’a pas – on est très très bien accompagnés politiquement sur notre département et sur la région. La région est très très active et très à l’écoute de ce qui se passe sur notre département. Donc de par ce fait, quand on sollicite les politiques, ils sont vraiment à nos côtés. Et on voit bien aussi bien dans des vieux métiers que nous sommes en train de faire renaître par des projets innovants en termes d’industrie, en termes de recherche, en termes aussi de façon de commercer ces nouveaux produits-là ou ces anciens produits. On a l’appui des politiques. On a l’appui des banques aussi, qui sont là aussi bien sur des projets locaux que sur des projets régionaux. Et on a – on ne l’a pas encore cité, mais Dieu sait si c’est de notre force – une qualité de vie en Dordogne qui est très très connue déjà et qui est très recherchée par rapport au grands centres urbains. Et nous avons beaucoup de projets d’entrepreneurs qui viennent de grands centres urbains, qui regardent la Dordogne, qui s’intéressent à la Dordogne pour associer à leur projet économique la qualité de vie qu’ils pourront peut-être plus facilement vendre à leurs futurs collaborateurs et puis à eux-mêmes tout simplement. Et ça, c’est un atout important aussi pour la Dordogne.

Absolument. Messieurs, merci beaucoup. Merci beaucoup.

Merci à vous.

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La Tribune de Stéphane : Patrice Wallet de GRACE-Aqui et Yohann Couvant de H24

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