Interview de Kevin Hem, Ingénieur & MBA, DSI de la CCI Dordogne.

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La Tribune de Stéphane : Kevin Hem, DSI de la CCI Dordogne

La vidéo de l’interview Webcam est disponible en bas de page

Profil, parcours, la CCI Dordogne

Stéphane Lambert : Avec Kevin Hem, le DSI, responsable informatique de la CCI Dordogne. Bonjour Kévin, tu vas bien ?

Kevin Hem : Oui bonjour Stéphane, oui, je vais très bien:)

Stéphane Lambert : Est-ce que tu peux déjà commencer par nous dire qui tu es, quel est ton parcours ? Je crois que tu es ingénieur ? Dis-nous tout 🙂

Kevin Hem : Donc voilà, je me présente, Kevin Hem. J’ai quarante-quatre ans, et je suis de périgueux depuis pas mal d’années. Je gravite dans le monde de l’IT depuis pas mal de temps. J’ai commencé directement dans l’informatique. Ingénieur de formation, comme tu le disais, je viens juste de terminer un exécutif MBA management et entreprenariat. Je t’expliquerais par la suite à vos pourquoi j’ai fait cette formation récemment. J’ai commencé ma carrière professionnelle à la chambre de Commerce. Cela fait aujourd’hui vingt-deux ans que je suis à la chambre de commerce, et j’ai commencé par deux stages, qui étaient plus dans une poursuite d’études gestion des entreprises. Je voulais m’orienter vers l’informatique parce que j’avais quand même décelé certains aspects qui me plaisaient bien dans ce type de métier, notamment cette évolution perpétuelle et et le côté assez novateur, et surtout l’aide aux collaborateurs dans certains domaines. J’ai commencé à m’orienter différemment en termes de profil scolaire, j’ai pu basculer vers un IUT informatique puis un parcours d’ingénieur. J’ai commencé à la saisie il y a vingt-deux ans : stagiaire emploi jeune en tant que technicien, évolution sur des postes d’administrateurs réseau système et de sécurité, et je manage le service depuis 2010 avec une équipe aujourd’hui de trois personnes. Et depuis le premier janvier, j’ai aussi récupéré aussi la CCI Corrèze dans mon périmètre d’intervention.

Stéphane Lambert : D’accord. C‘est un beau parcours ! IUT à Limoges, gestion entreprise, informatique et génie informatique. Ensuite 3IL Limoges Rodez comme école d’ingénieur en informatique en 2016, et là tu viens de passer à l’Épitech, l’Épitech de mon ami Cyril Pierre de Geyer, que tu connais peut-être, qui a été longtemps directeur technique de l’ Épitech, ou tu as fait un MBA management IT entreprenariat, ce qui t’a permis de prendre les rênes de la Dordogne et maintenant de la Corrèze au niveau de la CCI, qui est je crois d’ailleurs un bel environnement technique. Donc tu m’as dit que tu as une équipe de personnes ?

Kevin Hem : Oui, donc aujourd’hui trois personnes. Juste pour décrire un peu l’environnement…

Stéphane Lambert : Donc, qu’est-ce que la CCI Dordogne, qu’est-ce que vous faites, en quoi ça consiste ?

Kevin Hem : Voilà. Parce qu’en fait en fonction des CCI, on a pas le même périmètre d’intervention. La CCI Dordogne, la chambre de commerce, notre vocation première est de fournir un appui aux entreprises, d’avoir une représentation politique et territoriale sur le département. Donc ça, c’est le corps modèle d’une chambre de commerce. En Dordogne, nous avons la spécificité d’avoir également deux centres de formation à gérer. On a l’école de Boulazac, qui forment des apprentis du CAP jusqu’à un niveau bas +3, dans le domaine de l’hôtellerie mais aussi en filière de vente, dans le commerce. On a une école post bac à Savignac, avec du management et qui va jusqu’au Master en MBA, et qui est dans le secteur de l’hospitalité. Donc belle école, qui a pignon sur rue, avec une belle notoriété, qui forme des managers dans le secteur d’hospitalité, et qui est très réputée sur le secteur. Il faut savoir que les chambres de commerce sont le deuxième centre de formation derrière l’éducation nationale. Nous sommes le deuxième réseau de formation, c’est important à souligner. Donc nous en Dordogne, nous avons ces activités-là. Nous gérons également le parc des expositions, donc un côté événementiel. Et en filiale, on a également l’aéroport de Bergerac. Nous sommes l’un des deux actionnaires de l’aéroport de Bergerac, et jusqu’à aujourd’hui on intervient encore sur certaines fonctions support. C’est donc une chambre avec différentes activités. Je te laisse imaginer qu’en termes de Systèmes d’Information, entre les activités qui diffèrent, c’est très très vaste, avec des besoins, des organisations et des contraintes qui sont différentes d’une entité à l’autre. En fonction de l’établissement et du métier, on a pas les mêmes outils et on n’a pas les mêmes obligations. C’est un enjeu intéressant d’avoir cette cohérence globale au niveau de la chambre, avec le périmètre des outils qu’on doit mettre en place. Comment structurer tout cela, aussi bien en termes d’infrastructures, d’applications, et également de collaboration, car parce que c’est quand même des styles de commerce avec des établissements différents. En termes de DSI, comment dirais-je, il faut être agile, très agile, parce qu’il faut pouvoir basculer d’un sujet à l’autre : discuter transformation digitale avec l’école de Savignac n’est pas la même chose que parler digital ou projet avec le corps modèle d’une chambre de commerce. Ce sont des métiers différents, et des compétences différentes aussi.

logo CCI Dordogne

Le service Informatique de la CCI Dordogne

Stéphane Lambert : Donc la chambre CCI, la chambre de commerce de Dordogne, le service informatique, en fait, ce qu’on va vous demander, c’est de gérer, je suppose tout ce qui est l’infrastructure réseau, pour que les ordinateurs et les utilisateurs puissent fonctionner correctement les uns et les autres. Donc c’est un réseau qui est assez conséquent, si j’ai bien compris. Et je suppose qu’il y a aussi du développement logiciel et tu m’as dit, de la formation. Donc en fait, ton métier à toi va être de faire en sorte que ça fonctionne, de développer et de former ?

Kevin Hem : Alors mon métier à moi : je vais être garant du bon fonctionnement de tout ce qui est « ressources informatiques ». Comme tu le dis très bien, en termes de ressources informatiques, on a tout ce qui est des endpoints, tout ce qui est poste de travail, PC, téléphonie. Sur la couche d’après, il y a toute la partie serveur, infrastructure, le réseau, toute la partie Internet et systèmes transverses de type messagerie, solutions collaboratives et aussi tout ce qui est application métier. Donc tout ce qui est SI RH, système d’information financier, tout ce qui est CRM, tout ce qui est ERP sur les centres de formation, tout ça, c’est dans le périmètre. Donc je suis garant du bon fonctionnement avec mes équipes sur l’ensemble de ces outils-là. Et après, il y a une brique complémentaire : je suis au comité de direction et je suis un partenaire stratégique parmi les autres membres du comité de direction pour accompagner la stratégie déclinée par notre président, nos élus et comment on déploie ces évolutions dans nos systèmes. Donc il y a une approche stratégique qui existe et derrière, c’est à nous, en fonction de ces orientations, comment on décline à travers le digital et à travers toutes les ressources informatiques et techniques qui existent.

Stéphane Lambert : Alors comment ça fonctionne? Est-ce que tu es indépendant? Est-ce que tu fais tes choix technologiques? Ou est-ce que tu es là pour administrer des décisions qui ont été prises au niveau national?

Kevin Hem : Non, on est complètement indépendant en fait. On a une tutelle qui est CCI France, qui est notre tête de réseau, mais cette tête de réseau n’a pas vocation à ordonner l’utilisation de telle ou telle solution. Donc ça veut dire qu’aujourd’hui, pour toutes les CCI de la Nouvelle-Aquitaine, on est des chambres de commerce territoriales de la Nouvelle-Aquitaine. On est autonome dans le choix et dans la gestion de nos stratégies liées au système d’information. Rien ne nous est imposé à ce titre-là. J’ai aussi une fonction de pilotage et de coordination des projets au niveau de la région. Sur les systèmes d’information, je pilote un groupe de travail dans lequel je rassemble mes 14 homologues des autres CCI territoriales et l’idée, c’est d’arriver à la convergence d’outils communs au niveau de la région. Donc sur les choix stratégiques, sur cet aspect-là, on est complètement autonome. Donc je n’exécute pas en fait un choix qui vient soit de la région ou soit du national, parce que ce n’est pas le fonctionnement. En fait, moi, je fais de la veille, je regarde mes besoins, les besoins des collaborateurs et je cherche la solution la plus appropriée à nos besoins, mais toujours dans une logique de collaboration avec les autres chambres territoriales.

Stéphane Lambert : D’accord. Alors les développements informatiques, est-ce qu’ils sont réalisés en interne par ton équipe de trois personnes, ou est-ce que vous prévoyez des sous-traitants? Comment ça fonctionne? Est-ce que vous avez la création de logiciels en interne ou est-ce que vous faites des marchés publics?

Kevin Hem : Non, pas du tout. Non, à une époque, on développait. Ça se faisait, je te parle de ça, il y a 20 ans. On développait beaucoup, mais on a pris une autre direction il y a une quinzaine d’années où on a plutôt cherché des logiciels du marché sur l’étagère que de faire du développement spécifique. Pour de bonnes et simples raisons, c’est que derrière, en termes de maintenance, on est trop petit en Dordogne pour avoir nos propres outils et maintenir les évolutions liées aux aspects juridiques, aux aspects légaux. Donc non, on préfère prendre des solutions du marché avec une tierce maintenance éditeur que de faire nos propres développements.

Stéphane Lambert : D’accord. Au niveau des choix technologiques, c’est dans le libre, le propriétaire ? Parce que des éditeurs, il y a plusieurs sortes de technologies. Est-ce que vous avez fait des choix de technologies particulières? Vous vous placez comment, en fait, dans ces environnements?

Kevin Hem : Alors en Dordogne, nous, on utilise les deux environnements. On a des solutions propriétaires, notamment pour tout ce qui est solution métier : ce sont des solutions propriétaires. Pour diverses raisons, notamment, si je prends le cas de la partie finance, on a un éditeur qui répond très bien aux problématiques des chambres consulaires. La solution est vraiment développée en adéquation avec nos contraintes. Donc, c’est la raison pour laquelle beaucoup de chambres aujourd’hui utilisent le même produit. Nous, en Dordogne, on utilise pas mal de solutions open source sur les solutions serveurs de type tout ce qui est lié au système d’information de l’I.T. précisément, notamment tout ce qui est gestion d’étiquetting, tout ce qui est gestion de la supervision, tout l’environnement vraiment technique. On est sur de l’open source, sur des bases Debian et CentOS. Mais sur les autres aspects, on est quand même sur des solutions propriétaires parce que derrière, il y a de la maintenance qui est disponible. Il y a de la ressource disponible sur le marché.

Stéphane Lambert : Donc, Debian pour les serveurs, CentOS pour tout ce qui va être gestion d’email, je suppose, intuitivement, comme ça.

Kevin Hem : Non, CentOS aussi, sur les serveurs aussi. Donc, en fonction des contraintes, c’est soit l’un, soit l’autre. Sur la partie messagerie, on est comme beaucoup sur l’offre Microsoft, sur Office 365. Donc, sur la partie messagerie, la partie collaboration, on est sur l’environnement. Là, on a réussi à construire quelque chose de régional. Donc, on a toutes les chambres de la Nouvelle Aquitaine sur la même plateforme et la même tenance.

Ecoles CCI Dordogne

Sécurité, RGPD, le recrutement

Stéphane Lambert : Est-ce que vous avez été sensibilisé au problème de sécurité informatique, de protection des données, d’intelligence économique qui sont très liées justement à cet environnement propriétaire ou logiciel libre, ou est-ce que vous utilisez ce dont vous avez envie en piochant dans une étagère comme ça? Est-ce que la protection des informations fait partie de ta vision ? La protection par rapport aux sécurités, au hacking, ce genre de choses?

Kevin Hem : Oui, tout à fait, sur la notion, je dirais, de RGPD, parce que c’est arrivé il y a quatre ans. Donc, aujourd’hui, c’est rentré dans nos pratiques. Ça veut dire qu’à chaque fois qu’on contractualise avec un éditeur, il y a toute cette approche, et un paragraphe spécifique sur la notion de protection des données personnelles.

Stéphane Lambert : Alors, le RGPD, pour expliquer aux auditeurs : c’est quelque chose qui a été lancé par la communauté européenne qui indique que dès que vous gérez des informations concernant des citoyens européens, il faut s’assurer que, 1/ elles soient stockées de manière volontaire , et 2/ qu’elles ne puissent pas se retrouver comme ça, partout dans la nature. Bon, c’est les deux plus grands thèmes principaux, mais c’est par rapport à la confidentialité des données.

Kevin Hem : Donc, nous, on a une DPO au niveau de la CCI Dordogne qui m’accompagne sur ces sujets. Sur la notion de cybersécurité, comme je te disais, moi, dans un de mes précédents métiers, j’avais en charge le réseau, mais aussi la partie sécurité. Donc, c’est quelque chose qui est chez moi, qui est très présent. Et donc, on a le privacy by design avec le RGPD. Moi, dans les solutions que je déploie ou que je remplace sur mes infras ou sur les outils, il y a une notion de sécurité by design aussi. Donc, c’est toujours l’approche sécurité. Voilà, donc, pour moi, c’est quelque chose de très important qui l’a été toujours depuis des années. Donc, je suis intransigeant sur la sécurité dans le sens où je fais attention sur le déploiement, sur la protection des postes, sur la sensibilisation des collaborateurs. Donc, c’est une notion qui m’a toujours parlée. Et donc, avec l’avènement des attaques qui se sont démultipliées ces derniers temps, ça n’a pas été quelque chose de nouveau pour moi. C’était déjà ancré dans mes pratiques au quotidien.

Stéphane Lambert : Vous avez été approché par le réseau RCM ? Vous avez eu des consultants en sécurité qui sont venus vous voir?

Kevin Hem : On a des approches. On a souvent des éditeurs qui viennent nous proposer leurs solutions. On est en lien aussi, notamment avec l’ANSI sur pas mal de sujets. Donc, aujourd’hui, un DSI, OK, il y a ce côté expert lié à l’informatique, mais il y a aussi ce côté légal lié au juridique aussi, ce côté sécurité qu’il faut prendre en considération. Et si on n’a pas les compétences, c’est important peut-être aussi de sous-traiter et d’externaliser cette fonction-là. C’est vrai que le métier de DSI a évolué ces dix dernières années, où on est quand même obligé d’avoir une vision transversale et 360 de l’entreprise quand même.

Stéphane Lambert : On est très chef d’orchestre en fait.

Kevin Hem : C’est ça, chef d’orchestre. C’est la raison pour laquelle je te disais pourquoi j’ai fait mon MBA. C’est ça ! À un moment, il faut cette vision business, il faut cette vision 360 de l’entreprise. Et ne pas rester concentré sur la partie technique en fait.

Stéphane Lambert : Bien sûr ! D’ailleurs, toi en tant que dirigeant, en tant que cadre, tu as forcément du management aussi à faire. C’est toi qui fais le recrutement, la coordination d’équipe ?

Kevin Hem : Oui, c’est ça. Comme tu dis, cadre, manager, donc il y a toute une notion de gestion des équipes, gestion professionnelle et d’évolution de carrière des équipes, donc plan de formation. Tout ça, ça se travaille. Il faut avoir les outils et être formé pour arriver à bien accompagner ces équipes. Il y a cette notion de leadership aussi à avoir dans des structures comme la nôtre. Donc, c’est des choses importantes parce que même en termes de recrutement, aujourd’hui, pour avoir fait l’exercice à différentes entreprises ces derniers temps, on sait que le secteur est en tension. Et donc, pour convaincre, je dirais, des candidats à venir chez nous, il y a le sujet rémunération, mais il y a aussi le sujet plan de carrière, évolution, cadre de travail. Aujourd’hui, il faut qu’on vende notre poste, en fait.

Stéphane Lambert : Ah, est-ce que la CCI recrute ? 🙂

Kevin Hem : J’ai lancé un recrutement sur la CCI Corrèze, qui est en cours. J’ai recruté il n’y a pas longtemps en Dordogne sur un renouvellement de poste, mais c’est vrai que j’ai eu à le faire. Aujourd’hui, c’est les candidats qui décident. Ce n’est pas le recruteur.

Stéphane Lambert : C’est l’avantage de ces métiers-là où on a une certaine formation, et où l’on peut se permettre, quand tout va bien, de choisir ce que l’on fait et où l’on va…

La CCI Dordogne sur le territoire

La taille fait que tu utilises les technos

Stéphane Lambert : D’ailleurs, une partie de nos collègues, eux, sont carrément consultants. Vous utilisez des consultants, vous, à la CCI?

Kevin Hem : Au niveau de la région, on a utilisé des consultants qui nous accompagnent sur différents sujets, notamment sur les sujets de transition. Donc, ça nous arrive d’avoir des consultants qui viennent nous seconder ou nous amener une vision différente de ce qu’on pourrait avoir.

Stéphane Lambert : Alors, en tant que chef d’orchestre, manageur avec un profil technique… On voit parfois des manageurs qui ont des profils administratifs. Mais toi, tu es vraiment passé par une école d’ingénieur informatique. Tu as été un bidouilleur, tu as été un développeur, tu sais comment coder, tu sais comment programmer. Qu’est-ce que tu penses de l’état technologique des infrastructures en Dordogne? Allons-y, on va balancer un petit peu. Est-ce que c’est bien? Est-ce qu’on est au top? Est-ce que ça pourrait être mieux? Est-ce qu’on est moderne? Qu’est-ce que tu en penses?

Kevin Hem : La difficulté, c’est que je ne connais pas tous les environnements existants. C’est l’intérêt aussi, et la raison pour laquelle, avec la Frenchtech, on a décidé de lancer un club de DSI, un lieu d’échange et de connaissance et de partage. Parce qu’aujourd’hui, on se connaît plus ou moins, mais on ne se connaît pas tous. Et l’idée, c’est vraiment, à travers ce club-là, de venir échanger, de comprendre les besoins des uns et des autres, voir ce qui a été fait, et accélérer et gagner du temps sur des sujets qu’on peut avoir à déployer. Donc, à partir de là, où je pourrais donner une vision globale du département sur la partie techno ou usage, parce qu’on parle d’usage, mais je pense qu’on est tous des grandes structures, les grandes DSI. Quand je parle de DSI, c’est-à-dire que ce sont des structures, qui ont une infrastructure assez conséquente, qui ont des problématiques peut-être différentes d’entreprises TPE ou des petites PME, où il y a une échelle qui fait qu’on peut utiliser des solutions vraiment innovantes. Ce que je veux dire, c’est que la taille fait que tu utilises des technos. La taille de ta structure ou de ta DSI fait que tu utilises de la techno.

Stéphane Lambert : Oui, je me doute que la CCI n’est pas sur un site WordPress, par exemple. Comme Amazon n’est pas sur une boutique PrestaShop. En fonction de la taille, il y a différents outils. On peut très bien le comprendre.

Kevin Hem : Mais voilà, en termes de techno, on est dans l’état de l’art, dans l’état de l’art en fonction de notre taille. Après, il y a des outils ou des visions qui peuvent être différentes, avec vraiment l’extrême en basculant l’infrastructure vers du cloud privé, des choses comme ça. Mais c’est surtout à niveau… C’est la taille qui fait qu’on bascule ou pas sur ce genre de technologie.

Stéphane Lambert : D’accord.

Campus de la Formation Professionnelle

Les grands challenge technologiques à venir

Stéphane Lambert : Quels sont les grands challenges technologiques qui vous attendent en 2023, 2024 et l’année suivante? Est-ce que vous avez démarré des grands chantiers? Est-ce qu’il y a des migrations qui vont être faites? Est-ce qu’il y a des challenges qui sont prévus?

Kevin Hem : Oui, je peux te parler un peu de ma feuille de route. La feuille de route, il y a toute une partie sur la cybersécurité. Aujourd’hui, c’est quoi? C’est la notion de déploiement d’EDR. L’EDR, c’est une solution d’anti-virus, mais un peu plus poussée que ça. C’est une technologie qui va permettre de détecter et d’amener une réponse sur des attaques sur les postes de travail. Typiquement, un poste chope un ransomware. Ses fichiers commencent à se crypter en local. L’EDR va le détecter, il va bloquer le poste, et il va l’isoler du réseau. Le premier chantier, c’est le déploiement d’un EDR. Pour ne pas le citer, on a choisi la solution SentinelOne, qui est un des leaders du marché. C’est le premier sujet sur la partie sécu. En second, c’est disposer d’un environnement où je fais le lien entre l’Active Directory locale (donc on va rentrer un peu plus dans la technique), que je synchronise avec un AD Connect pour venir alimenter notre office 365. Et donc avoir tout un flux, je dirais, du local vers le cloud. Et avec une surcouche, une solution de pilotage sur Office 365, qui va nous permettre de segmenter notre tenant par département, avec la possibilité d’automatiser certaines tâches de type, lorsque Office détecte un compte compromis, tout de suite on peut déclencher des mécanismes de changement automatique du mot de passe, verrouillage du compte et notification auprès des administrateurs globaux d’un compte qui est compromis. Voilà, donc ça c’est une des briques sur la partie sécu.

Les autres chantiers, c’est des chantiers un peu d’infrastructure, notamment renouvellement de tout ce qui est switching, commutateur, sur la partie réseau. Et avec des solutions dont la console d’administration sera dans le cloud. Comme je t’ai expliqué, on est multi-site. Aujourd’hui, on est encore sur l’ère de l’ancien temps en termes de management des consoles d’administration de ces outils-là. Donc on s’est basculé vers l’utilisation moderne des outils avec la remontée de tout le paramétrage des switchs sur une plateforme cloud et qu’on puisse piloter à distance notre infrastructure par ce biais-là.

Après, on a des sujets de déploiement de points de Wi-Fi complémentaires. Pareil, toujours dans l’idée de pouvoir les piloter à distance. Et un autre sujet qui est plutôt sur la strate régionale, on est sur le déploiement d’un projet data. Si tu veux, depuis la fin de l’année dernière, on a perdu notre mission de service public liée aux formalités des entreprises. C’était une de nos sources d’informations pour venir alimenter un fichier de l’ensemble des entreprises. C’est-à-dire qu’avant, quand on faisait une création d’entreprise, on passait par la chambre de commerce pour faire sa formalité d’inscription. Or là, le marché s’est déréglementé. C’est l’INPI qui a récupéré la gestion complète de cette mission-là. Et on travaille sur la manière de récupérer de l’information sur les entreprises. Et ça, on le travaille au niveau régional. On a travaillé avec le Cati, qui est un centre à Bordeaux, de ressources composées de tout ce qui est un peu mathématicien… C’est un centre assez technique. Ils nous ont accompagné pour développer des algorithmes d’analyse et de croisement d’informations. Donc, on est en train de passer du POC au MVP sur ce sujet-là. L’idée, c’est vraiment de mettre à disposition des jeux d’informations à nos équipes, à l’entreprise, pour générer tout ce qui est analyse de marché, tout ce qui est étude, informations économiques, avec des valeurs qui ont été vérifiées, viabilisées et retravaillées. C’est un gros projet qui se décline au niveau de la région.

Stéphane Lambert : D’accord.

logo CCI Dordogne

Le Système d’Information de la CCI Dordogne

Stéphane Lambert : Pour conclure, ton DSI, c’est grosso modo combien d’utilisateurs, combien de serveurs, ton d’estimations, en ordre d’idée ?

Kevin Hem : Sur le périmètre de la Dordogne, on est 160 permanents et utilisateurs. On a plus de 400 machines, parce qu’on a des salles de formation. À Boulazac, c’est à peu près 1000 apprentis. À Savignac, c’est 500 étudiants. En termes d’infrastructure, dans la virtualisation, on a 3 baies de stockage, 5 hyperviseurs, pour une soixantaine de machines virtuelles, de serveurs virtuels.

Stéphane Lambert : D’accord. Du VMWare, tout ça?

Kevin Hem : Donc, en termes d’hyperviseurs, on est sur du VMWare. Monsieur est connaisseur 🙂 Et sur les machines virtuelles, comme je te le disais, on est sur du Microsoft ou de l’Open Source, type Debian / CentOS.

Stéphane Lambert : Voila, c’était Kevin pour le DSI de la CCI Dordogne, et donc maintenant également, de Corrèze. Je vois que vous êtes bien occupés ! Eh bien, on vous souhaite une bonne année 2023, et à bientôt !

Kevin Hem : Merci Stéphane, à bientôt.

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Kevin Hem - CCI Dordogne

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